/ De la culture avant toute chose
Anne-Marie
Explorateur
19/07/24-21:24

De la culture avant toute chose

Jour de chance à Cagnes

Il faut que je vous raconte un moment exceptionnel dans mon séjour à Cagnes. Il y avait longtemps que je n'étais pas partie de Grenoble et c'est fou comme c'est excitant la nouveauté.
La Côte c'est bien. Les Alpes, c'est bien aussi mais on a besoin de changement. Un ciel pur, une lumière éblouissante, la mer avec ses vaguelettes qui viennent mourir sur les plages de galets, les petites maisons de pays qui s'entassent à flanc de coteau face à la grande bleue, les couleurs, les odeurs, tout ça, la végétation qui défie l'ardeur du soleil, j'en passe... Mais, intéressons-nous au patrimoine historique - ici, un château médiéval - d'autant que la navette pour s'y rendre est gratuite (on ne sait plus comment attirer le touriste qui ne pense qu'à pavaner son bronzage aux terrasses de restaurants où il va se faire plumer après s'être fait harponner par des menus honteusement trompeurs et scandaleusement chers) et alors on pourra dire qu'on connait l'âme de l'autochtone.
Laissant mes hôtes dans la maison aux volets clos où, il est vrai, on respire mieux qu'en plein cagnard, je décide de faire la visite du château du Haut de Cagnes, forteresse moyennageuse, la fièreté des Cagnois, qui peuvent vous en raconter, des choses. Même Brigitte Bardot a laissé son souvenir dans ce lieu haut perché.
Après avoir tourné dans les ruelles de ce village pittoresque, qui ne ménagent ni vos chevilles, ni votre souffle, je trouve enfin l'entrée du Château-Musée en suivant les indications du facteur qui faisait sa tournée justement. Contrairement à toute attente, l'intérieur n'est pas préservé de la chaleur malgré l'épaisseur des murs et c'est bien dommage car il est 10 heures et déjà on étouffe.
Une affichette prévient l'amateur de témoignages du passé que l'on ne pourra pas satisfaire toute sa curiosité car un traitement d'urgence s'imposait pour arrêter l'invasion de vrillettes, ces petites bêtes qui ont faim de tout bois, et donc qu'une partie du mobilier ainsi que nombre de tableaux ne seront pas visibles. Pas de chance, on venait pour ça, il faudra se contenter du reste.
Nullement découragée, je poursuis jusqu'à la billetterie où on me précise à nouveau que certains meubles ont été déménagés...tableaux...dégâts...impératif... et qu'en conséquence, le prix de l'entrée se trouve être divisé par deux, soit 2 €, ce qui n'est pas cher, avouons-le. Comme une visite guidée est prévue ce jour-là, je tiens à en profiter. Pour 3 € vous saurez tout. Il n'y a pas foule, je suis même la seule intéressée. Le voilà devant moi mon guide. Surtout ne mélangeons pas les caisses : 2€ ici, 3 là, c'est un peu confus toutes ces explications mais on y arrive. Lui, c'est un enfant du pays, il connait bien son sujet et me propose une visite privée, une faveur en somme. Mais je joue de malchance car l'homme m'explique son handicap du jour : il fera de son mieux mais on ne l'entendra que faiblement suite aux excès de la veille. Pour résumer, je m'aprête à visiter un musée vide, avec un guide sans voix - pourvu que je ne tombe pas dans une oubliette en plus ! Qu'à cela ne tienne, les murs sont bavards, les plafonds envoûtent, les fenêtres dévoilent, les escaliers mènent aux profondeurs de la vérité et les seigneurs comme les manants reviennent à la vie.
Allez ! C'était un peu particulier mais bien quand même. Vous avez remarqué comme les visites de musée vous mettent à plat d'habitude ? C'est long, on piétine, ça finit par vous raser, on accélère finalement et on en rate la moitié. Là, curieusement on ressort en forme. On en redemanderait même...

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